Salut,

Une dérive un peu hors sujet a commencé dans ce fil, je la continue ici... En espérant ne pas déclencher le troll du siècle !

Rappel du contexte :
nouvo09 wrote:Je viens de remplir ce formulaire sous linux avec Adobe Reader. Il est gratuit, il fonctionne, et est dispo pour qui en veut.
Je ne vois vraiment pas où est le problème.
jibe74 wrote:Aucun problème techniquement ni économiquement, effectivement.

Après, certains pensent que Gandhi avait raison lorsqu'il disait : "Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde". On comprend alors qu'ils évitent au moins chaque fois que possible d'employer des logiciels propriétaires, gratuits ou non.

Chacun est parfaitement libre de penser ce qu'il veut, mais on ne peut pas nier que nos actes ont des conséquences. Donc, à chacun d'estimer s'il les accepte ou non, et dans le cas présent s'il veut encourager les logiciels libres ou les logiciels propriétaires, et s'il donne plus d'importance à l'aspect financier ou à la liberté.
nouvo09 wrote:Oui mais lorsque le changement est le fait de logiciels propriétaires et que ceux qui tentent de les copier ne font que de pâles imitations au fonctionnement limité et aléatoire, on choisit quoi ?
D'abord, je dirais que ce sont ta liberté et ta conscience qui doivent guider ton choix. Maintenant, si tu es hésitant et que tu as besoin d'arguments pour y voir plus clair, voici les miens.

Si Gandhi n'a pas parlé des logiciels libres qui ne sont que de pâles imitations des logiciels propriétaires, je suis certain que c'est parce qu'il n'admettait aucune exception au changement qu'on doit être. J'entends souvent dire, et de plus en plus : "on ne changera pas le monde". Mais si ce n'est pas nous qui le changeons, ce sera qui ??? On voit où nous mène ce genre de raisonnement fataliste qui, contrairement à ce qu'on dit, a bien changé le monde : dans les années 60, on est allés sur la lune, et on rêvait de ce que nous réserverait l'an 2000, qu'on était pressé de construire. On avait des projet pour bien après le changement de siècle. Actuellement, quels sont nos projets ? Bien peu vont au-delà des 5 prochaines années... Pourquoi ? Parce qu'à se dire qu'on ne changera pas le monde et qu'on est bien obligé de faire avec ce qu'on a, c'est le monde qui nous change et nous fait perdre tout enthousiasme et tout espoir.

Non, je ne dis pas que c'est toujours facile de faire bouger les choses. Je dis simplement que si on se laisse aller à la facilité, on ne fait plus que subir.

Ma fille, avec son école, est allée hier déposer une gerbe sur la tombe d'un résistant tombé aux Glières, pour le 71e anniversaire de la bataille qui y a eu lieu. La devise des maquisards était : "vivre libre ou mourir" et les discours ont tourné autour de ce thème : mieux vaut mourir debout que survivre avachi. C'est ce qu'a fait Gandi.

Un membre du forum a une signature que j'aime beaucoup :
La signature de ce membre wrote:Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'on n'ose pas,
c'est parce qu'on n'ose pas que c'est difficile !
😉

Oui, ce n'est pas toujours facile, mais si on osait un peu plus, ce serait certainement moins difficile, voire carrément plus facile.

Pourquoi les logiciels libres ne prennent-ils pas la place de Windows ? Parce que Microsoft dépense des millions de dollars non pas à améliorer son produit, mais à entretenir l'esprit grégaire (le panurgisme, si tu préfères) des utilisateurs de systèmes informatique. Et cela fait que les entreprises n'utilisent pas Gnu/Linux, parce que les employés n'ont appris à se servir que de Windows à l'école. Quant aux écoles, elles n'enseignent pas Gnu/Linux, parce que les entreprises réclament des gens formés sous Windows et MS Office. Les constructeurs n'installent pas Gnu/Linux, parce que les acheteurs ne veulent que du Windows. Les acheteurs ne veulent pas de Gnu/Linux, parce que les constructeurs n'ont pas créé les drivers pour leur matériel.

Les développeurs d'Evince ou d'Okular n'améliorent pas leur logiciel, parce que tout le monde préfère Adobe Reader. Et les utilisateurs de fichiers PDF ne veulent pas d'Evince ou d'Okular, parce que ce ne sont que de pâles imitations d'Adobe Reader... On ne refera pas le monde, c'est comme ça...

Et d'ici peu, Adobe Reader sera de moins en moins bon, parce qu'il a de moins en moins de concurrents, de moins en moins performants : à quoi bon investir pour un logiciel gratuit qui reste seul en lice ?

On ne refera pas le monde... On sera peut-être complètement avachis, dans une civilisation en fin de décadence, mais au moins on survivra...

Mais si on regarde les choses en face, c'est bien parce qu'on n'ose pas, parce qu'on n'y croit pas que c'est difficile ! Bien sûr, ce n'est pas très facile, pas très rapide et pas très agréable d'utiliser Gimp pour remplir un formulaire PDF. Mais en osant refuser d'utiliser Adobe Reader, on crée une dynamique qui va peu à peu faire boule de neige et inverser la situation. Les développeurs d'Okular et d'Evince, stimulés par les appels à l'amélioration de leurs logiciels, en feront quelque chose d'au moins aussi bien qu'Adobe Reader, avec une licence GPL en plus ! Et là, ça deviendra facile, simplement parce qu'on a osé, simplement parce qu'on a été le changement qu'on veut voir dans ce monde.

Si la majorité des maquisards des Glières y ont laissé leur peau malgré le soutien très actif des habitants des communes alentour, c'est quand même grâce aux résistants - et pour une part à ceux des Glières - que la France a retrouvé sa liberté. Quels que soient les sacrifices qu'ils ont à consentir, ce sont bien ceux qui refusent de céder à la facilité d'utiliser des logiciels privateurs qui permettront aux logiciels libres de progresser, et ceux qui trouvent tout trop difficile simplement parce qu'ils n'osent pas qui empêchent les choses d'avancer dans le bon sens.

Cela dit, celui qui préfère survivre avachi plutôt que de se tenir droit et fier, dût-il en mourir, est totalement libre de son choix.
jibe74 wrote:Pourquoi les logiciels libres ne prennent-ils pas la place de Windows ? Parce que Microsoft dépense des millions de dollars non pas à améliorer son produit, mais à entretenir l'esprit grégaire (le panurgisme, si tu préfères) des utilisateurs de systèmes informatique. Et cela fait que les entreprises n'utilisent pas Gnu/Linux, parce que les employés n'ont appris à se servir que de Windows à l'école. Quant aux écoles, elles n'enseignent pas Gnu/Linux, parce que les entreprises réclament des gens formés sous Windows et MS Office. Les constructeurs n'installent pas Gnu/Linux, parce que les acheteurs ne veulent que du Windows. Les acheteurs ne veulent pas de Gnu/Linux, parce que les constructeurs n'ont pas créé les drivers pour leur matériel.
C'était vrai il y a un moment, mais en Suisse en tout cas, Linux remplace de plus en plus de poste Windows d'écoliers.
C'est d'ailleurs encore un projet en développement.

Pour l'instant, cela se limite aux classes des petits et de la primaire (- de 12 ans), mais des projets sont en cours pour aussi mettre Linux pour les étudiants du cycle (+ de 12 ans).
Les écoliers préfèrent d'ailleurs généralement linux à windows d'après ce que j'ai entendu 🙂

Jusqu'avant le cycle, c'est réellement fait (c'était pour 2013), mais peut-être pas partout, je sais pas:
http://www.equilibres.ch/spip/spip.php?article130

Un exemple dans un lycée:
https://www.youtube.com/watch?v=hVXxE8N_a5I&index=3&list=PLhpAQ-Gzjx8pg0MuMeIzD9MZRznT4HcH4
(et ici le frein semble venir des enseignants qui ne savent pas utiliser linux, et ne veulent principalement pas apprendre à le faire, et qui ont un point de vue opposé au mouvement libre)

Donc les étudiants qui arrivent sont de moins en moins formés MS only.
des logiciels privateurs
Ca c'est un concept complètement abstrait.

Celui qui fait avancer les choses c'est celui qui a une idée et la développe, comme Linus Torvalds.
Qu'il décide de mettre sous licence open source est un choix. Ce n'est pas pour autant que celui qui ne le fait pas mérite l'opprobre.

Dans tous les cas, le but de l'opération est de faire du fric, ne soyons pas naifs.
nouvo09 wrote:Ca c'est un concept complètement abstrait.
Ah bon, les différences entre la GPL et le CLUF de Microsoft sont des concepts abstraits ?
nouvo09 wrote:Dans tous les cas, le but de l'opération est de faire du fric, ne soyons pas naifs.
Je reconnais et déplore que beaucoup d'acteurs du logiciel libre pensent plus au rapport financier immédiat qu'à produire des produits de qualité tout en entretenant une certaine philosophie et un art de vivre moins égocentrique.

Mais crois-tu que tu puisses mettre tout le monde dans le même sac ? A commencer par le fondateur des logiciels libres, Richard Stallman ?

@Heldwin

Oui, il y a des avancées, bien sûr. Et heureusement ! Et on peut voir la bouteille à moitié pleine (en France, la Gendarmerie Nationale est passée sous Linux) ou à moitié vide (Oui, mais ils ont choisi Ubuntu) :-P

Je dois reconnaître que j'ai eu l'occasion d'aider plusieurs profs à faire passer leur école sous Linux, j'en ai même rencontré de très compétents et tous étaient très motivés et militants.

Mais l'an dernier, l'institutrice de mon petit dernier se plaignait qu'elle n'avait qu'un ordinateur dans sa classe et que ce n'était pas assez pour tous. Ayant eu l'occasion de récupérer une bécane, j'ai proposé de la leur donner. Quand le directeur a su que j'allais mettre une machine sous Linux, il a fait traîner, m'a mené en bateau et finalement c'est la maîtresse qui m'a dit que ça posait des problèmes et qu'ils ne pouvaient pas avoir autre chose que du Windows.

C'est ce genre d'attitude que je pense qu'il faut dénoncer haut et fort : il est absolument inadmissible qu'un directeur prive toute une classe de moyens informatiques qui ne lui auraient absolument rien coûté, ni pour la mise en place ni pour la maintenance (je m'y étais engagé), simplement parce qu'il cède à la facilité de se contenter de ce que lui propose la Mairie et qu'il croit être le seul OS que les instits savent utiliser.
jibe74 wrote:Je reconnais et déplore que beaucoup d'acteurs du logiciel libre pensent plus au rapport financier immédiat qu'à produire des produits de qualité tout en entretenant une certaine philosophie et un art de vivre moins égocentrique.
Sauf que nous vivons dans une société capitaliste et que pour continuer à exister une entreprise doit impérativement faire des profits........

Si Jonathan Schwartz avait valorisé Java et le reste, Sun existerait encore et à contrario en ne valorisant pas ces logiciels il a condamné Sun au rachat...

Aujourd'hui c'est Oracle qui valorise Java sauf que les plus deux tiers des salariés de Sun ne sont plus chez Oracle...
Salut,

Attention de ne pas me faire dire ce que je ne dis pas : je ne dis pas qu'il ne faut pas chercher à avoir un rapport financier. Je trouve d'ailleurs légitime qu'on préfère être riche et libre plutôt que pauvre et esclave :-P Ce que je dis, c'est qu'il y a des priorités à établir, et qu'à force de dire qu'on ne peut pas faire autrement et à se chercher sans cesse des excuses, on se rend coupable de laisser aller les choses dans le mauvais sens.

Je vais même plus loin que Gandhi : qu'on le veuille ou non, nous sommes le changement que nous voyons dans le monde. Lorsque nous constatons que nous n'avons pas le choix (=pas de liberté) et que le profit domine le monde, c'est parce que nous avons donné au profit à court terme beaucoup plus d'importance qu'à nos libertés. Et quand nous disons que nous n'y pouvons rien, que nous sommes bien obligés de prendre subir le monde tel qu'il est, nous sommes ce changement qui n'aura pas lieu, qui ne pourra pas intervenir.

Dimanche, ma fille a chanté le chant des partisans devant les tombes des résistants. On est d'accord ou pas avec les paroles, la question n'est pas là. Je veux parler d'une certaine Anna Marly. Elle aurait pu se dire qu'elle ne pouvait rien contre l'envahisseur et se contenter de subir, avec fatalisme ou en pleurnichant. Que pouvait-elle faire d'autre, elle qui n'était même pas d'origine française ? Mais elle a eu le courage de ne pas renoncer, et elle a fait ce qu'elle pouvait avec ses moyens : elle a écrit un chant, en russe puisqu'elle ne maîtrisait pas assez la langue française, pour donner du coeur au ventre aux soldats résistants. Elle a entraîné derrière elle d'autres qui ont traduit les paroles, ravitaillé les maquisards, résisté à la peur voire à la torture pour ne pas les dénoncer...

J'ai zappé ce post dans l'autre fil :
nouvo09 wrote:Donc reste le choix entre un logiciel qui fonctionne et qui n'est plus maintenu

et

des logiciels qui sont maintenus mais ne fonctionnent pas.

Quel dilemme ...
Non, pas du tout : ça, c'est un seul et même choix, celui de se contenter de subir en pleurnichant. Il y en a deux autres :

Choisir ce qui est disponible, qui fonctionne (enfin... c'est ce que disent ceux qui font ce choix :-P) et est maintenu. Adobe Reader pour Windows (et, sauf erreur, pour MacOS) est et sera toujours maintenu. Choix que je déplore et désapprouve, mais que je respecte : décider de se contenter de ce qu'on a, c'est déjà un choix plus responsable que de subir les choses en se plaignant.

ou

Choisir de tirer pleinement profit des logiciels libres et de ce pourquoi ils ont été faits : apporter sa pierre à l'édifice, avec les moyens dont on dispose comme Anna Marly l'a fait en d'autres circonstances, pour avoir ce dont on a besoin ou envie.

« Individuellement, nous sommes une goutte d’eau. Ensemble, nous sommes un océan. » (Ryunosuke Satoro)
jibe74 wrote: apporter sa pierre à l'édifice, avec les moyens dont on dispose comme Anna Marly l'a fait en d'autres circonstances, pour avoir ce dont on a besoin ou envie.
Combien as-tu donné à la MoFo, à LibreOffice, et autres fournisseurs de logiciels gratuits l'an dernier ? Ou combien d'heures as-tu passé à participer au développement communautaire ?
:lol: Habile manière de détourner la conversation et de tenter de retourner la situation !

Premier élément de réponse, tu me crois ou pas : j'essaie d'être plus exigeant pour moi-même que je ne le suis pour les autres. J'espère y parvenir, mais seuls ceux qui me connaissent bien peuvent en juger. J'espère aussi pouvoir te donner quelques éléments pour te rendre compte d'ici quelque temps...

Second élément de réponse : j'ai l'intuition que tu te sens agressé par mes propos, et je le regrette. Ce que je dis n'est absolument pas contre toi, mais contre une attitude qu'ont à mon goût beaucoup trop de gens, dont je soupçonne d'ailleurs que tu ne fais pas vraiment partie, mais tes réactions le laissent croire... Comme par ailleurs je déplore que trop de monde invoque la fatalité ou l'impuissance, ce serait adopter moi-même cette attitude si je ne réagissais pas à certains propos que tu tiens ici 😉

Troisième élément de réponse : j'ai bien compris que tu sous-entends que je ferais mieux de donner l'exemple que des leçons, et je ne peux que te donner raison sur ce point. Je pense que par ailleurs le principal est dit, je vais donc essayer de calmer mon ardeur (ou plutôt essayer de mieux la placer !).
Non je pense qu'il faut juste mettre ses actes en accord avec ses paroles.
Un des meilleurs moyens de participer aux Logiciels Libres c'est bien de les utiliser. Même quand c'est difficile, même si ce logiciel n'est qu'une "pale copie" d'un logiciel privateur. Et ce n'est pas pour rentrer dans une logique où le logiciel privateur est forcément mauvais, des fois il est correct, c'est juste que si un logiciel Libre arrive à faire la même chose, quelle est la justification de l'éditeur du logiciel fermé? Car c'est le plus ennervant, le logiciel privateur, pose via son contrat d'utilisation des barrières "virtuelles" (code sources non disponible, logiciel non modifiable/distribuable, nombre d'utilisateurs etc) car c'est son unique moyen de faire de l'argent. Si en plus il est en position de monopole on peut oublier les innovations, pas besoin de payer de la R&D. Alors que le modèle économique autour du Libre est bien plus sain, il ne repose pas sur des barrières virtuelles mais uniquement sur un echange et du Service (je parle dans le milieu professionnel).

ça c'est vraiment un aspect assez terre à terre de ma vision, on pourrait en plus aller sur le sujet plus métaphysique, et assez impressionnant, de voir ce qu'arrive à faire l'humanité avec un projet aussi vaste que les Logiciels Libres. Plusieurs OS, des milliers de logiciels, dans des secteurs très variés, avec l'idée de partager, de travailler ensemble, dans l'unique but d'améliorer la solution. C'est assez beau non? C'est pas dans le but de faire que du fric pour une fois. Attention je ne parle pas d'un monde bisounours, le fric est quand même présent, les gens qui y participent à ce projet faut bien qu'ils vivent. Mais c'est jamais l'objectif unique.

Maintenant le gros problème qui reste aujourd'hui c'est plutôt le milieu non professionnel. Madame Michou (encore elle), Monsieur Tout Le Monde, les pouvoirs publics, les écoles etc, pour qui encore trop souvent, logiciel gratuit = arnaque/mauvaise qualité/ou pire avec les amalgames facebook/google si c'est gratuit c'est moi le produit. Donc bon tout ça avec du temps et beaucoup de comm ça devrait se regler non?
madko wrote:Si en plus il est en position de monopole on peut oublier les innovations, pas besoin de payer de la R&D
Si je ne m'abuse les logiciels sont couverts par le droit de la propriété intellectuelle, ce qui suppose une spécificité et une mise en œuvre particulière. Je ne vois pas comment on peut obtenir l'une et l'autre sans justement la R&D.
nouvo09 wrote:
madko wrote:Si en plus il est en position de monopole on peut oublier les innovations, pas besoin de payer de la R&D
Si je ne m'abuse les logiciels sont couverts par le droit de la propriété intellectuelle, ce qui suppose une spécificité et une mise en œuvre particulière. Je ne vois pas comment on peut obtenir l'une et l'autre sans justement la R&D.
Les logiciels sont couverts par le droit d'auteur qui s'applique automatiquement et sans contrainte particulière contrairement au droit des brevets qui nécessite (entre autre) une innovation. Donc si ton logiciel fait comme le concurrent mais est écrit différemment, il est protégé. Pas besoin de R&D pour ça.

Reste le problème d'arriver en position dominante. À mon avis, c'est là que la R&D a son rôle à jouer pour proposer un logiciel mieux que les autres.
madko wrote:Un des meilleurs moyens de participer aux Logiciels Libres c'est bien de les utiliser.
Toutafé : merci de me le rappeler, j'aurais effectivement eu plusieurs occasions d'en parler et j'ai un peu oublié...
madko wrote:assez impressionnant, de voir ce qu'arrive à faire l'humanité avec un projet aussi vaste que les Logiciels Libres. Plusieurs OS, des milliers de logiciels, dans des secteurs très variés, avec l'idée de partager, de travailler ensemble, dans l'unique but d'améliorer la solution. C'est assez beau non? C'est pas dans le but de faire que du fric pour une fois.
C'est une vision bien plus optimiste que celle que j'ai donnée, mais c'est exactement ce que je voulais souligner : si on s'y met (et ce n'est difficile que lorsqu'on n'ose pas 😉 ), on peut vraiment changer la face du monde. Pas besoin de faire des choses extraordinaires : simplement faire ce qui est dans nos moyens, ne serait-ce effectivement que d'utiliser, mais au moins sans jamais regarder du côté des logiciels propriétaires, sans jamais oublier qu'ils sont privateurs de libertés.
madko wrote:encore trop souvent, logiciel gratuit = arnaque/mauvaise qualité/ou pire avec les amalgames facebook/google si c'est gratuit c'est moi le produit.
En lisant ça, je me demande si tu as des fréquentations autres que des geeks barbus vivant dans leur monde virtuel et qui se font des idées sur le monde réel :-P 😉
Ce n'est en tous cas pas ce que je rencontre... Les réticences aux LL que je constate sont plutôt :
- La peur de l'inconnu, qui fait trouver plein de bonnes raisons de ne pas s'aventurer
- La difficulté de croire que l'entraide puisse être aussi voire plus efficace et surtout plus sûre qu'une bonne boite faisant un max de pognon,
- La peur des incompatibilités, peur viscérale qui fait qu'on n'est pas rassuré du tout même lorsqu'on constate qu'une mise en page du .doc complètement dans les choux sous Libre Office se résout simplement par l'installation de la bonne police de caractères,
- La conviction que "linux, c'est bien, mais c'est pour les informaticiens". Certains sont même étonnés lorsqu'ils découvrent qu'il y a une interface graphique !

Quant au "si c'est gratuit, c'est moi le produit", je ne l'ai jamais entendu que dans la bouche de ceux qui se passent les conférences de RMS ou Benjamin Bayart à l'heure de Plus Belle la Vie. En tous cas, la cousine de Mme Michu qui habite à la montagne près de chez moi et dont c'est l'émission favorite clique de manière hystérique chaque fois qu'elle lit le mot "gratuit"...

Bon, peu importe finalement. Ce qui est à retenir, comme tu le dis d'une manière optimiste et positive que j'admire, on a encore un peu de boulot de comm ! Mais bon, si on donne l'exemple, ça devrait diminuer le temps nécessaire pour que ça rentre dans la tête des gens, non ?
Bonjour,

Pas si simple de convaincre dans les établissements scolaires, en particulier dans le second degré. L'inconnu fait peur.
Et pourtant les problèmes associés à la gestion de postes W*** sont nombreux, ne serait-ce pour pour la gestion des mises à jour, compliquant grandement le travail avec les élèves. Que dire également des problèmes de sécurité que je constate au quotidien suite à la non mise à jour des postes (W*** étant incapable de gérer l'ensemble des màj OS+logiciels en un clic ou automatiquement...), mis à part qu'il occupent l'essentiel du quotidien des admins réseaux...

La situation est complexe, et les idées reçues profondément ancrées. Ajoutons également le problème de la formation des administrateurs réseaux qui sont, dans la grande majorité, Windowsiens. Bref, même si je suis convaincu qu'un jour ou l'autre la transition se fera (comme pour la Gendarmerie...), ce ne sera pas demain.

😉
Ca serait facile, au contraire. Une config imposée qui deviendrait un standard, un parc de dépôts imposé et limitant le nombre de logiciels installables. On nomme le tout "Edulux".

Bien sur il faut la formation adéquate.

Là en 3 ans on a 98% du parc éducatif déjà sous Linux. Et sans aucun doute la contagion s'étendrait aux usages privés.

Le tout c'est de le vouloir.
nouvo09 wrote:Ca serait facile, au contraire. Une config imposée qui deviendrait un standard, un parc de dépôts imposé et limitant le nombre de logiciels installables. On nomme le tout "Edulux".

Bien sur il faut la formation adéquate.

Là en 3 ans on a 98% du parc éducatif déjà sous Linux. Et sans aucun doute la contagion s'étendrait aux usages privés.

Le tout c'est de le vouloir.
:-D Au moins tu as de l'humour !
  • [supprimé]

  • Modifié
nouvo09 wrote:On nomme le tout "Edulux".
Interface en Esperanto. Installé sur des PCs équitables : reconditionnés au Ghana, ils fonctionnent à l"énergie éolienne. En fond d'écran : Ghandi et Tux hilares font tourner un .. un rouet. Thème sonore de l'OS : Ravi Shankar.

Groovy.
Sangokuss wrote:Et pourtant les problèmes associés à la gestion de postes W*** sont nombreux, ne serait-ce pour pour la gestion des mises à jour, compliquant grandement le travail avec les élèves. Que dire également des problèmes de sécurité que je constate au quotidien suite à la non mise à jour des postes (W*** étant incapable de gérer l'ensemble des màj OS+logiciels en un clic ou automatiquement...), mis à part qu'il occupent l'essentiel du quotidien des admins réseaux...

Une solution qui a fait ses preuves dans le monde éducatif est celle des terminaux légers de type Oracle Sun Ray ou Dell Wyse....

Avec ces solutions l'élève dispose d'un poste "standard" sous Windows ou autre OS avec écran, clavier, sourie et port USB ainsi que de son propre espace de stockage sur le réseau...

L'administrateur lui n'a qu'un serveur maître à maintenir sur lequel il peut même avoir plusieurs versions d'OS qu'il restaurera sur chaque poste de la configuration en fonction des besoins du cours ou de l'élève...

Voir: http://www.oracle.com/us/technologies/virtualization/sunray-3i-client-ds-167812.pdf
Salut,

Je ne vais pas m'aventurer trop loin dans le domaine complexe de l'informatique à l'école, dont je n'ai comme expérience que quelques échanges avec des professeurs ou responsables aux compétences informatiques très variables et souvent assez faibles, mais je crois que quelques remarques s'imposent :

Sécurité

La sécurité est très importante en milieu scolaire, où certains élèves sont assez connaisseurs et expérimentateurs et d'autres assez présomptueux et maladroits, en tous cas souvent aventureux et relativement inconscients des conséquences autres qu'immédiates de leurs actes pour que les risques d'accès, d'altération ou de pertes de données importantes et confidentielles soient très grands.

Ce problème est rendu plus complexe par le fait que le SI de l'école traite à la fois des données administratives et suivi scolaire - réservées aux enseignants et personnel administratif - et les données des élèves qui doivent dans certains cas n'être accessibles que par les intéressés et leurs professeurs, en supposant qu'on ne laisse pas le droit aux élèves d'avoir des données strictement personnelles sur le matériel informatique de l'école, ce qui nécessiterait une catégorie supplémentaire.

Les sécurités mises en place généralement dans les entreprises sont donc insuffisantes (d'autant qu'elles sont souvent déjà insuffisantes dans les entreprises elles-mêmes, malgré les risques beaucoup plus faibles !).

Mises à jour

Je ne vois pas en quoi le problème est différent sous Windows et sous Gnu/linux ? Quant aux possibles solutions, elles devraient bien être sensiblement équivalentes quel que soit l'OS, non ?

AMHA, tout ce qu'on peut en dire comparativement, c'est que si elles sont trop souvent omises, les risques sont moins grands sous Gnu/linux que sous Windows... Ce qui n'est pas une raison de les négliger quelque soit l'OS !

Administration système

Il est donc capital que non seulement un cahier des charges tenant compte des contraintes, particulièrement en matière de sécurité, ait été élaboré avec soin et scrupuleusement suivi pour la mise en place, mais en plus que le SI soit administré et maintenu par une (ou plusieurs si besoin) personne spécialement formée. On ne peut pas s'improviser admin système dans une école simplement parce qu'on est un prof dégourdi qui a compris comment on connecte deux PC à la même box (j'ai fait un réseau à la maison, je sais comment ça marche !) et comment on met sur un serveur web le compte-rendu du dernier conseil de classe, joliment composé avec de magnifiques effets qui ne le rendent lisible qu'à ceux qui ont la toute dernière version de Word et la police Tartempion disponible illégalement sur un site inconnu ! (*)

A partir du moment où la formation du sysadmin est indispensable (**), je ne vois pas en quoi une solution en logiciels libres est désavantagée par rapport à d'autres plus connues : les administrateurs réseau ne sont pas dans la grande majorité windowsiens, dans les écoles ce sont ceux qui croient l'être qui sont Windowsiens ! N'importe quel admin réseau qui se respecte connaît et pratique Linux au moins à titre personnel, à moins que le seul intérêt qu'il trouve à son travail soit la paie qui tombe tous les mois...

Les solutions

Je ne vois pas comment on peut parler de solutions sans avoir préalablement étudié de manière très approfondie les besoins réels. Il est très probable qu'une partie d'entre eux soient les mêmes pour toutes les écoles, mais ont-ils fait l'objet d'une étude sérieuse et d'un cahier des charges ? Ce n'est qu'après lecture attentive de ce dernier qu'on peut proposer des solutions !

L'éducation

Ou plutôt, l'enseignement : les parents éduquent, l'école enseigne ! Mais là, je vais bien parler d'enseignement de l'utilisation d'un système informatique, ce qui est le devoir de toute école mettant cet outil dans les mains de ses élèves.

Or, la première chose à savoir lorsqu'on utilise un outil, c'est comment l'entretenir. Et c'est là que nous retrouvons le "problème" des mises à jour qui n'en est pas un, puisqu'il s'agit bien de l'entretien de l'outil informatique. Apprendre aux élèves l'importance des mises à jour et à les faire régulièrement fait donc partie de ce qui devrait être enseigné. Et si les élèves font eux-mêmes régulièrement la mise à jour des postes informatiques qu'ils utilisent, celle-ci sera rapide, donc d'autant mieux faite régulièrement. Et le sysadmin pourra consacrer son temps à d'autres tâches que lui seul peut effectuer.

Cela soulève un autre problème : pour faire la mise à jour, il faut les droits d'administration. Mais il faudrait qu'il y ait possibilité pour un simple utilisateur d'effectuer les mises à jour, sans qu'il ait possibilité d'installer le nouveau logiciel de craquage de mots de passe et sans qu'il ait à connaître le mot de passe root ! A ma connaissance, rien ne le permet (sauf les mises à jour automatiques de Windows qui, bien qu'effectuées régulièrement, font que la bécane a enfin fini de démarrer 5mn avant la fin du cours !). Mais rien n'empêche que quelque chose soit développé pour cela, et ça ne serait d'ailleurs pas utile qu'aux écoles !

Les écoles devraient non seulement donner l'exemple, mais aussi former les élèves à l'importance de la sécurité informatique, que ce soit dans l'élaboration et l'utilisation d'un mot de passe sûr, les mises à jour et autres notions basiques bien trop négligées dans les milieux professionnels.

En conclusion

Faute d'avoir étudié un cahier des charges bien détaillé, rien ne permet à priori de choisir ou d'éliminer quelqu'OS que ce soit, hormis des considérations plus philosophiques malheureusement trop souvent négligées (l'école est laïque, mais certaines au moins semblent prêcher de manière sectaire la religion enseignée par le prophète Bill Gates !)

J'espère en tous cas avoir démontré qu'il est totalement irréaliste de s'arrêter à des idées reçues (et soigneusement entretenues par les entreprises commerciales grâce à leur puissance financière) en matière de choix d'OS !

Pour finir, je voudrais inviter à la réflexion sur le fait que Linux est de plus en plus connu, de plus en plus utilisé malgré tous les moyens déployés par une certaine entreprise de Redmond pour s'imposer partout. Pourquoi un OS réputé réservé aux geeks barbus et asociaux qui l'ont conçu arrive à grignotter du terrain sur celui qui est pré-installé sur presque toutes les bécanes qu'on achète et que des campagnes promotionnelles arrivent à placer dans une majorité d'écoles ?

(*) Cas de la dernière feuille d'info envoyée par l’école de mon aîné ! Libre Office m'a évité les désagréments dûs à la version de Word, mais je n'ai pas pu résoudre le problème des polices...
(**) Ce qui n'empêche pas qu'il soit autodidacte, s'il sait comment bien se former et ne s'arrête pas aux 5 premiers liens - pub comprise - donnés par une recherche Google
Je pense que l'on peut le dire: