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Combien parmi ceux qui veulent mener une action contre les GAFAM seraient prêt à payer pour une version sans pub de Facebook ?
https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0301643509138-et-si-facebook-lancait-une-version-payante-2174109.phpLors de son audition, le mois dernier, devant le Congrès américain, Mark Zuckerberg avait laissé la porte ouverte, en lâchant une phrase pleine de sous-entendus.
« Il y aura toujours une version de Facebook qui restera gratuite », avait expliqué le patron du premier réseau social au monde, interrogé dans le cadre de l'affaire Cambridge Analytica. Le suspens est encore monté d'un cran, ce vendredi.
Selon l'agence Bloomberg, Facebook travaillerait en effet sur une version payante, sans publicité. Des études de marché ont été réalisées ces dernières semaines, rapporte encore l'agence, pour voir si certains internautes seraient désormais prêts à payer pour avoir, en contrepartie, un Facebook vierge de toute publicité.
Facebook a désormais 2,2 milliards d'utilisateurs actifs qui se connectent tous les mois sur la plate-forme.
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Selon Bloomberg, Facebook avait déjà étudié la monétisation via les abonnements au cours des années passées. Les études précédentes auprès des utilisateurs avaient cependant mis en évidence un attachement au modèle tout gratuit chez les consommateurs.
A présent, non seulement ce sentiment aurait changé, mais en plus, le lancement d'une version payante aurait aussi désormais davantage de soutiens en interne. Le scandale Cambridge Analytica a rebattu les cartes et Facebook a été obligé de montrer patte blanche, depuis le déclenchement de l'affaire, mi-mars.
Contacté par Les Echos, Facebook a renvoyé vers les prises de parole récentes de Mark Zuckerberg et de Sheryl Sandberg, l'actuelle directrice des opérations de Facebook. « Nous avons bien sûr réfléchi à d'autres formes de monétisation, y compris les abonnements. Nous n'excluons rien à l'avenir » avait expliqué la « COO » du réseau social, lors de la présentation des derniers résultats trimestriels.
Le lancement d'une version payante serait en soi une petite révolution. Dans le monde occidental comme dans les pays émergents, les plates-formes sont presque toutes gratuites. Même si certaines, comme LinkedIn, font déjà coexister une version gratuite et une « premium » donnant accès à davantage de services, en contrepartie d'un abonnement payant.
Facebook, lui, a toujours été fondé sur la gratuité. Le réseau social se finance via la publicité. En 2017, le groupe de Mark Zuckerberg (qui englobe également WhatsApp et Instagram) a généré 41 milliards de dollars de chiffre d'affaires, principalement tirés de la publicité.
Raphaël Balenieri